J'aime pas les petits pois!

Messages : 3 Date d'inscription : 02/03/2018

C'était encore une nouvelle sentinelle que je ne connaissais pas qui était venue me chercher dans ma cellule. Ces temps-ci, c'est toujours une nouvelle à chaque fois, j'imagine que mes sentinelles assignées ont donné leur démission? C'est triste, je commençais à bien me marrer. Quand elles sont nouvelles ou de passage, les sentinelles m'accordent encore moins d'attention, et ne font que m'escorter d'une place à une autre de la prison. Après tout, qui porterait plus d'attention à un métamorphe qui peut même pas changer de forme ?

Je devais donc suivre cette sentinelle qui m'adressait même pas la parole jusqu'à la cafétéria pour le repas du midi. Je n'avais même pas envie de l'emmerder aujourd'hui, c'est pas drôle quand c'est que temporaire. Elle va retourner à ses propres détenus bientôt et m'abandonner comme toutes les autres.

M'abandonner... Dans une cafétéria à moitié vide avec un plateau repas remplie de nourriture pas mangeable. Le cuisinier mettait chacun des plats aussi peu ragoûtant les uns que les autres dans mon plateau. J'imaginais toutes les bêtises que je pourrais faire pour pas avoir à manger, pourquoi pas même faire une crise pour avoir du dessert?

Et ça y est, le pire... Mon pire ennemi... Dans mon assiette... Le cuisinier mis un paquet de ces petites boules vertes immangeables et dégueulasse, en renversant partout dans le reste de ce qui devait me servir de nourriture. Ces foutus petits pois. Mon expression de dégoût en prenant mon plateau devait être digne d'être conservée en portrait.

Messages : 3 Date d'inscription : 06/03/2018 Localisation : Cellule #0029

Première journée dans cette prison. Quatrième milieux carcéral que je visitais depuis mon accident. J'avais toujours du mal à comprendre la malediction qui m'était tombée dessus, mais j'avais droit à une certaine accalmie. En effet, le sentinelle qui m'a escorté jusqu'à ma cellule m'a appris qu'entre ces murs, SES pouvoirs seront restreints. J'avoue avoir ressenti du soulagement en attendant ces mots.

À ce moment, j'étais assis à la cafétéria. Peut importe la prison, les chefs se donnaient le mots pour mal cuisiner, mais on s'habitue à tout j'imagine!

D'une main, je mangeais la bouillie incolore et de l'autre, je faisais virvolter mon pique de guitare, relique de mon ancienne vie, sans réellement m'en rendre compte. Je remarquai vaguement un autre détenu grimacé devant le chef. Il devait être nouveau dans le monde de la détention celui-là. D'ailleurs, il avait l'air assez jeune.

Messages : 3 Date d'inscription : 02/03/2018

Le cuisinier était déjà reparti s'occuper des prochains à se faire servir, alors je ne pouvais pas lui crier mon mécontentement. En plus, il était trop loin derrière son comptoir, mes petits bras n'auraient pas assez de portée pour l'attraper. Il me faudrait grimper sur le comptoir, et ça demandait des efforts, et j'ai horreur de faire des efforts. Ce n'est pas pour rien que je préfère être un enfant, dans cette forme tout le monde s'occupe de toi, te donne toute l'attention que tu viens, et le plus gros effort à faire c'est péter une crise...

Il me restait qu'à prendre mon plateau et m'en aller à une table avec mon mécontentement. Les tables étaient pleines de personnes toutes plus louches les unes que les autres, je décidai donc de me diriger à une table où les personnes semblaient plus humains. Fréquenter de vrais monstres étaient trop traumatisant pour moi. Même si les humains peuvent se montrer plus monstrueux que n'importe qui.

Je déposai violemment mon plateau sur la table en m'assisant devant un homme aux cheveux noirs. Même s'il avait l'air calme, il semblait un habitué de ce genre d'endroit. Bon signe ou mauvais signe? Je décidai de ne pas trop y prêter attention. Je pris plutôt ma fourchette pour commencer à jouer avec les petits pois en grommelant pour moi-même.

"Pourquoi... Pourquoi vous êtes encore là... Pourquoi pas juste de la purée louche, on se fiche des légumes. Vous êtes pas mes parents..."

C'est vrai, quoi! Ils ne peuvent pas me forcer à les manger! Enfin, si les sentinelles peuvent, ils ont tous les droits. Mais non! On se fiche bien de rester en santé! C'est pas comme-si ça leur changeait quelque chose! Ou que ça ferait de la peine à quelqu'un si je tombais malade de mauvaise alimentation...

Messages : 3 Date d'inscription : 06/03/2018 Localisation : Cellule #0029

Lorsque le détenu que j'avais aperçu plus loin pris place à ma table, je compris que ce dernier était aussi jeune que je me l'étais imaginé. Du moins, c'est ce que son apparence laissait croire. J'avais encore du mal à comprendre dans quelle prison j'étais atterri, mais il aurait fallu que je sois aveugle pour ne pas remarquer que la population carcérale n'était pas composée seulement d'humains. Prenez-moi par exemple, je ne sais point ce que je suis devenu, mais une chose est sûre, je ne suis manifestement plus humain...

J'observai du coin de l’œil le jeune qui pestait sur son assiette. Je n'avais aucunement envie qu'il débute une crise ou quelque chose du genre alors je jetai un regard à ma propre assiette. Cette dernière était à peine entamée, une bouchée ou deux, et il y avait une absence flagrante de petit pois, ce légume qu'il semblait tant détester.

- Je peux échanger mon assiette avec vous, dis-je simplement.